Nous sommes des soignantes de Côte-d’Or qui prenons aujourd’hui la parole pour dire notre détresse et notre incompréhension.
Par intime conviction, parce que nous considérons que cela relève d’une volonté personnelle et non d’une obligation politique, parce que le vaccin n’empêche nullement d’être contaminé et de transmettre la maladie, nous avons fait le choix de ne pas nous vacciner avec les produits actuellement utilisés contre le Covid-19. Nous ne sommes pas seules : en France, nous sommes environ 130 000 à avoir refusé la vaccination devenue obligatoire pour les personnels soignants.
Depuis le 15 septembre, comme 15 000 de nos collègues à ce jour, nous avons donc été suspendues. Nous connaissions la loi. Nous nous attendions à cette sanction.
Ce à quoi nous ne pouvions nous attendre, ce que nous avons découvert avec stupéfaction en revanche, c’est l’attitude de nos supérieurs hiérarchiques, parfois de nos propres collègues et de la société.
Nous ne pouvions pas imaginer les humiliations, les remarques, l’agressivité.
Nous ne pouvons pas imaginer la stigmatisation, la maltraitance, les menaces.
Être suspendue, cela ne signifie pas simplement rester chez soi : cela signifie que, du jour au lendemain, vous êtes interdite de présence sur le lieu de travail où vous étiez appréciée depuis des années. Cela signifie que vous n’avez droit à rien : ni salaire, ni chômage, ou comme certaines de nous ont pu l’entendre « non éligible à l’arrêt-maladie » (ce n’est pas ce que dit la loi)….